5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 09:28

Salut à tous(tes) !!!

On peut le dire nous commençons vraiment cette saison 2012/2013 sur les
chapeaux de roue (comme nous avions annoncé le mois dernier une surprise
est à venir !!) et en effet comme surprise samedi dernier nous nous sommes
fait braquer la caisse du Resto Végétarien, du Bar et le fond de caisse
!!!
Par bonté d’âme certainement ces personnes ont épargnez le matos ... 
Alors forcement quelques modifications sont à prévoir pour le mois de
novembre ...
Nous annulons la soirée Cabaret qui était prévu pendant le Resto
Végétarien de novembre ( ne vous inquiétez pas cette soirée Cabaret est
seulement reporté à un peu plus tard !!!)
Et nous faisons à la place ce que nous pouvons appeler un Resto Patate ...
Mais qu'est-ce qu'un Resto Patate me direz-vous ?????
Et bien c'est très simple c'est un Resto entre autre à base de patate bien
sur, mais c'est aussi un resto qui ne revient pas très cher et qui est
quand même très très bon.
Nous espérons donc que les personnes présentes à ce Resto Patate éviterons
dans la mesure du possible de nous refilez leurs petites pièces jaune et
qu'elles mettrons à la place de gros biftons dans la boite prix libre,
afin de soutenir le lieu et le projet de l'Atelier des Canulars ...


Et donc comme d'habitude, on commence par le résumé du programme du mois ,
suivi par le programme en détail :


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Dimanche 4 Novembre à partir de 20h :
Ciné Club : " La Nuit du Chasseur " de Laughton Charles, 1955, 1h 33.
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Vendredi 9 Novembre à partir de 20 h :
La Soirée du Doc : " Carlitos Medellin " de Stéphane Sauvaire, 2003, 1h 15.
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Dimanche 11 Novembre à partir de 20h :
Ciné Club : " Johnny s'en va-t-en Guerre " de Dalton Trumbo, 1971, 1h 50.
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Vendredi 16 Novembre à 20H :
Viendez au Resto Patate, le Resto qui file la pêche pour tout l'hiver !!!!
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Dimanche 18 Novembre à partir de 20h :
Ciné Club  : " La Vie est un Miracle " de Emir Kusturica, 2002, 2h 34.
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Vendredi 23 Novembre à partir de 20h :
La Soirée du Doc :
" Le Business de l'Or au Guatemala : Chronique d'un conflit annoncé " de
Grégory Lassalle, Marcos Pérez, 2012, 54 min.
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Dimanche 25 Novembre à partir de 20h :
Ciné Club  : " Black Dynamite " de Scott Sanders, 2009, 1h 30.
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  Nous vous rappelons que l'Atelier des Canulars ouvre ses portes à 20h !!

  Mais que le film du Ciné-Club et le documentaire de la Soirée du Doc

                    commencent toujours vers 20h30 !!


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    ---------------- Programme du mois de Novembre 2012 -------------
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Dimanche 4 Novembre à partir de 20h :

Ciné Club :" La Nuit du Chasseur " de Laughton Charles, 1955, 1h 33.

Lors d'un court séjour en prison, le pasteur Harry Powell a comme
compagnon de cellule Ben Harper, un homme désespéré qui, pour sauver sa
famille, a commis un hold-up et assassiné deux hommes. Powell cherche à
faire dire à Harper où se trouvent les 10 000 dollars dérobés, mais
celui-ci ne cède pas. Le prêcheur fanatique se rend chez la veuve de
Harper, qui a été pendu. Willa Harper ne tarde pas à épouser l'homme
d'Église, ne voulant pas voir que ce dernier ne désire qu'une chose :
faire avouer à ses enfants, John et Pearl, l'emplacement du magot.

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Vendredi 9 Novembre à partir de 20 h :

La Soirée du Doc : " Carlitos Medellin " de Stéphane Sauvaire, 2003, 1h 15.

Un œil naïf, un sourire aux anges, un corps de plâtre peint de couleurs
gaies… Dans les attributs de sa statue de la Vierge, le petit Carlitos, 13
ans, a trouvé une solution au problème de la violence de son quartier de
Medellin. Il porte Marie, la toujours muette, chez les uns et chez les
autres pour qu’ils se libèrent par la parole de leurs souffrances. Une
psychanalyste mobile. Larmes toujours, prières, confessions, les habitants
de Medellin vivent la guerre des gangs au quotidien entre trafic de drogue
et règlements de compte; ils y ont tous perdu quelqu’un. Terribles images
de ces corps d’adolescents criblés de balles, entreposés à la morgue de la
ville…
La Colombie se caractérise par des violations massives et systématiques
des droits humains dans un contexte d’impunité totale. Plus de 300 000
armes illégales circulent dans Medellin, ville de deux millions
d’habitants. Principales victimes, les jeunes, une génération entière
sacrifiée, plus de 40 000 sont morts. Les quartiers sont devenus
d’invivables lignes de front… L’enjeu principal pour les groupes armés :
le contrôle de ces stratégiques faubourgs de misère,celui du trafic
d’armes et de drogue, des stations de bus et de petits commerces des
quartiers, systématiquement rançonnés…
A Santo Domingo Savio, les jeunes ont à lutter contre les miliciens des
FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), le plus ancien et le
plus puissant mouvement de la guérilla d’Amérique Latine …
« Vis ta vie aujourd’hui même si tu meurs demain » disaient-ils.
Aujourd’hui, la plupart des enfants de ce quartier qui ont participé au
film ont été assassinés…

Origine du film

Au commencement, une envie, celle de faire un film de fiction en Colombie,
sur ceux que la presse avait baptisés les " enfants tueurs à gages de
Medellin ". La lecture d’articles, de témoignages de ces enfants me
fascinent et m’interpellent. Leur rapport à la mort, la violence à
laquelle ils sont confrontés et leur lien très fort à l’image de la mère,
sont comme un écho à ma propre vie, à ma propre enfance. Je vois là la
possibilité de faire un sujet très personnel, bien que dans une autre
culture et sur un autre continent. La violence, les armes, la drogue, les
meurtres, les mafieux, autant d’éléments utilisés par le cinéma, vécus par
les gamins de Medellin. Intime mélange entre des clichés hollywoodiens et
une réalité terrifiante. En octobre 2000, avec Nicolas Daguet, producteur,
qui a lui aussi un lien très fort avec la Colombie, nous décidons de
partir à Medellin, pour connaître la viabilité d’un tel projet.

Premiers repérages

Repérages dans les prisons pour mineurs, centres de réinsertion, morgues,
ONG … Les gens sont ouverts, réceptifs, et malgré une violence
omniprésente et sourde, la possibilité de faire un film dans les «
communas », quartiers populaires qui surplombent Medellin, nous paraît
envisageable. Je rencontre Mauricio, 13 ans, un gamin bouleversant, plongé
au coeur du conflit, à fleur de peau, en survie permanente, qui correspond
exactement à l’image du personnage principal du film que j’ai en tête.
L’histoire se concrétise, j’écris.

Départ

En janvier 2001, on décide de partir, Nicolas et moi, sans financement,
avec un scénario, une caméra numérique, un DAT et la rage de faire ce film
coûte que coûte. On se replonge dans cette violence. Premier choc, on
apprend que Mauricio s’est fait tué dans une rixe. Repérages intensifs à
Medellin. La situation dans les quartiers semble avoir considérablement
évolué depuis la mort de Pablo Escobar fin 1993. Certaines bandes sont
aujourd’hui contrôlées par la guérilla, par les FARC, d’autres par les
paramilitaires, certaines se sont orientées vers la délinquance pure,
finie l’époque mafieuse et dorée Don Pablo, où les gamins vivaient au
rythme de Scarface. La mort, ritualisée par la culture des
narcotrafiquants, a fait place à une certaine fatalité. Les gamins nous
montrent leurs armes, exhibent fièrement leurs cicatrices comme des
trophées, racontent leurs aventures. Je ne retrouve pas tout à fait le
climat de mon histoire, mais quelque chose de plus cru, de plus désespéré.
Un seul endroit nous est fortement déconseillé, interdit, ce quartier
s’appelle Santo Domingo Savio…

Santo Domingo Savio

Ce quartier a connu son heure de gloire à l’époque de Pablo Escobar dans
le milieu des années 80. Escobar y recrute, y paie des mineurs comme
tueurs professionnels… c’est la création de violentes bandes armées
jusqu’à sa mort en 1993. Depuis, la réputation du quartier n’a pas changé…

On contacte le curé du quartier. Rendez-vous pris le jour même à l’église
de Santo Domingo Savio, dans les hauteurs de la ville. Devant le refus des
taxis d’aller dans cette zone, on prend le bus. Seuls les bus sont
contraints de traverser les différents secteurs des communas. Postés à
l’entrée de leurs quartiers respectifs, les jeunes surveillent qu’aucun
ennemi d’une bande rivale ne se cache à bord, sinon, une seule règle, le
faire descendre et le buter, là, devant tout le monde… A la paroisse, le
Padre Vicente Arestrepo nous fait attendre, il a trois messes
d’enterrement à donner le même jour, « des enfants, dit-il désespéré,
encore des enfants… ». Le prêtre nous met fortement en garde du danger
qu’on encourt. Cependant il nous présente José, qui lui seul semble
pouvoir nous aider dans cette démarche. Avec son physique proche de Jésus,
José est connu comme être le « père » de tous les gamins…

Premiers contacts

José se sent d’emblée investi d’une mission, nous accompagner dans la
réalisation de ce film. Il nous fait visiter le quartier, rencontrer les
gens, avec cette sincérité et cette générosité qui le caractérisent. Il y
voit une possibilité de montrer à travers le cinéma ce qu’ils endurent au
quotidien, l’impasse dans laquelle ils sont enfermés, et peut être qui
sait, faire que les choses changent…. Après quelques jours, l’accord nous
est donné par les chefs de la bande, la « 29 », de tourner à Santo
Domingo. On se fait très vite accepter, on se sent en confiance, peut être
trop, dans ce quartier qui nous paraît si étrangement paisible… En
arpentant les rues de Santo Domingo, sans même s’en rendre compte, à
seulement quelques rues de là, on se retrouve dans la zone ennemie, chez
les miliciens…

Menace des miliciens

Quatre jeunes armés nous tombent dessus, et nous barrent le passage. Ils
nous demandent de les suivre, de façon agressive. Naïvement, on leur
demande « pourquoi ? », mais visiblement, à leur ton, on comprend qu’ils
n’ont pas de temps à perdre, et, armes en avant, ils nous conduisent à
deux pas de là, derrière une maison, dans un cul-de-sac loin de tout
regard. On essaye tant bien que mal de s’expliquer, un afflux de mots
enchevêtrés sortent précipitamment de la bouche de Nicolas, comme sa seule
arme de défense devant la peur de mourir. Leur chef l’interrompt, nous dit
savoir exactement qui nous sommes et ce que nous sommes venus faire. Il
nous menace, nous explique avec froideur et détermination qu’ils peuvent
nous abattre ici, tout de suite, et que personne n’en saura jamais rien…
Deux ados nerveux gardent l’entrée du cul-de-sac, empêchant toute
tentative suicidaire de fuite. On représente visiblement à leurs yeux une
valeur marchande intéressante et on sent que tout peut basculer très vite.
Cherchant à éviter que notre regard tombe sur ces armes pointées sur nous,
nous sommes vite à bout d’arguments face au discours de plus en plus
politique de ce milicien. Ambiance électrique et interminable… Soudain,
comme une sonnerie salvatrice, le talkie-walkie du chef coupe court à cet
interrogatoire tendu. Il est obligé de partir, mais nous ordonne de nous
mettre au plus vite en relation avec lui, par l’intermédiaire du curé, «
pour reprendre cette discussion, dit-il, sinon »… Ils partent en courant
sur ce sous-entendu qui en dit long, nous laissant seuls, enfin libres,
reprenant nos esprits.

De la fiction au documentaire

Le lendemain matin, à l’hôtel, Nicolas craque. Il dit avoir peur, peur de
mourir, peur pour son fils, il veut tout arrêter et me demande si je suis
prêt à continuer seul. Malgré cet incident, je n’ai pourtant pas envie
d’arrêter là, on a été déjà trop loin. Faire un film de fiction dans ces
conditions, au milieu d’une violence omniprésente me paraît cependant de
plus en plus dérisoire, voire indécent. N’étant pas journaliste, je pars
sur l’idée d’une Sainte Vierge comme personnage principal du film, comme «
intervieweuse », une Vierge qui aurait décidé de faire une visite à Santo
Domingo, véhiculée par un enfant, pour recueillir les préoccupations et
souffrances des gens de son quartier. Ne pas chercher à expliquer cette
violence, mais la faire ressentir, la faire partager, dans sa
quotidienneté et sa proximité. Comme le dit le sociologue Wolgang Sofsky,
« la violence absolue n’a pas besoin de justification. Elle ne serait pas
absolue si elle était liée à des raisons. » L’idée sera de raconter une
violence intérieure, bien plus qu’une violence extérieure, laissant aux
gens la liberté de raconter ce qu’ils ont sur le coeur. Ce qui m’intéresse
avant tout, c’est de faire un film sur la peur, la douleur, la déchirure
et la mort. Nicolas, tenté par l’idée, et réconforté par le fait de partir
quinze jours plus tard, accepte. Nous revoilà partis, cette fois avec
notre statue de la Vierge Maria Auxiliadora, à arpenter les rues de Santo
Domingo…

Tournage

Pendant plus de deux semaines, accompagnés par José et Davidson, un gamin
du quartier, investi de sa mission, exhibant fièrement son tatouage de la
Vierge, nous rentrons dans les maisons et les gens se confessent. Pas une
seule famille qui n’a pas perdu quelqu’un de proche, la douleur est sous
chaque toit, dans cette vallée qu’ils nomment eux-mêmes « la vallée des
larmes »… Certains ont au début comme une gêne ou une timidité face à
cette statue de la Vierge entrée par effraction chez eux, mais très vite,
la souffrance qui les submerge se déverse sans qu’ils ne puissent arriver
à la contenir. Leur confession devient une nécessité, un besoin, quelque
chose de salvateur, presque de psychanalytique… On est pris au jeu, on
commence à se familiariser et à s’habituer à cette violence, aux rafales
permanentes et inattendues, on se sent concerné par le conflit, avec cette
envie de plus en plus brûlante d’y prendre part…

Morgue

A la morgue de Medellin, lorsque nous arrivons pour y tourner, la salle
des corps, l’amphithéâtre comme il l’appelle là-bas, est plein. Les vingt
tables carrelées sont occupées. Que des adolescents. Les seuls qu’on nous
autorise à filmer sont ceux qui n’ont pas encore été identifiés par leurs
familles. Je n’ai volontairement pas voulu filmer les enfants avec les
armes, les fusillades, les cadavres sur le trottoir, le sang. Les seules
pièces nécessaires au puzzle pour comprendre la réalité de la mort, et la
coller aux discours, aux confessions, aux larmes, seront les innombrables
photos des jeunes sur les pierres tombales au cimetière, et la morgue,
image brutale et soudain réaliste que les mots ne sauraient décrire.

A nouveau les miliciens …

C’est en rentrant d’un des jours de tournage qu’ils sont montés dans le
bus dans lequel on était seuls, à l’avant, en partance pour le centre
ville. Trois types armés ont sauté en marche. Ils étaient nerveux,
paraissaient défoncés, tentant de dissimuler leurs crosses de revolvers
sous leurs blousons… Un ordre bref au chauffeur tétanisé et une réponse
dans leur talkie caché dans leur manche : « ça y est, on va descendre avec
les barons ! »… Nous n’avons pas dit un mot, même pas un regard. Un des
miliciens a sorti son revolver, l’a armé… Puis soudain, un arrêt brusque
du bus et tout s’accélère… Les miliciens dégainent rapidement leurs armes
et sautent du bus, tirant sur un jeune homme qui tente de fuir sous
l’assaut des balles. Des cris, des gens qui se réfugient chez eux, des
rideaux de fer qui se ferment, et nous, silencieux, immobiles dans le bus
qui s’est empressé de repartir… A ce moment on a compris que le tournage
devait s’arrêter. On est revenu une seule fois à Santo Domingo Savio,
saluer les gens, puis on est parti, avec un certain sentiment de lâcheté,
les laissant là, à leur propre sort, après avoir partagé avec eux ces
moments si forts, si intimes, sans pouvoir rien faire…

Qu’il ne nous soit rien arrivé pendant ces trois semaines à Santo Domingo,
certains attribuent ça à un miracle, José, nous soutenait que c’était
grâce à la protection de la Sainte Vierge, je crois avec le recul que
c’était surtout de l’inconscience de notre part liée à un besoin devenu
vital de faire ce film. Pourquoi la guérilla a choisi de nous épargner,
nous ne le saurons jamais…

Montage

Juin 2001, retour à Paris. Je me replonge dans les images brutes, sans
véritablement de recul. Les confessions me reviennent en pleine face. Je
fais appel à des amis monteurs qui viennent m’aider, et le film se
construit peu à peu, dans le temps. En cours de montage, nous avons des
nouvelles alarmantes de Santo Domingo…

Nouvelles de Colombie

En juillet 2001, trois mois après notre tournage, les miliciens ont décidé
d’en finir avec ce quartier qui continuait de leur résister. En force, un
matin à l’aube, près de deux cents hommes envahissent les petites rues de
Santo Domingo avec une artillerie lourde, et en prennent rapidement
possession. Comment résister devant un tel déploiement ? Certains ont le
temps de s’enfuir, les autres seront assassinés un à un. Leurs morts me
font mal. Il faut que tout cela s’arrête. Le seul moyen pour nous de
lutter sera de montrer le film. Il doit leur rendre hommage.

Voix off

Je décide de rajouter une voix-off au film, pour rendre compte de cette
effroyable hécatombe. Nous nous mettons à la recherche de Davidson, alias
Carlitos, depuis la France. Personne ne peut nous renseigner. Je reprends
sa confession, et la met sur papier. Je demande parallèlement à une classe
d’un quartier voisin de Santo Domingo, de travailler sur des lettres à la
Vierge. Avec ces lettres, avec certaines réflexions de confessions de
gamins que je n’ai pas monté dans le film, et avec surtout celle de
Davidson, j’écris la voix off comme une lettre à la Vierge, en cherchant à
ne jamais le trahir, en gardant ses mots. Nous l’enregistrons à Paris avec
un jeune garçon de Medellin, récemment débarqué en France fuyant la
violence de son pays.

Davidson

En janvier 2004, Nicolas est retourné à Santo Domingo, à la recherche de
Davidson. Toutes les maisons sont occupées par d’autres familles, comme si
rien n’avait jamais existé. Le président actuel, Uribe, dit tenir une
guerre sans merci à la guérilla, ce qui semble avoir un peu calmé la
situation de ces quartiers, mais rien n’est pourtant encore réglé. Grâce à
la tante de Davidson, revenue trois mois auparavant à Santo Domingo,
Nicolas retrouve sa trace et réussi à le revoir. Il travaille aujourd’hui
avec son père, comme couvreur. Ils habitent ensemble un autre quartier. Il
n’est jamais retourné à Santo Domingo, et n’y retournera jamais, « de peur
de se faire tuer », dit-il, « si les autres me voient, ils m’abattront… »

Le film l’a troublé, ému, comme une trace de son enfance qu’il a abandonné
là, un souvenir de ses potes disparus, une tragédie qu’il n’oubliera
jamais et dont il prend brutalement conscience d’être l’un des rares a
avoir survécu…

Le film est dédié à tous les enfants victimes de cette guerre, à Mauricio,
Mariluz, Pioline, Diana, Jonatan, Francisco, Andréa, et bien sûr à toi,
Davidson.


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Dimanche 11 Novembre à partir de 20h :

Ciné Club : " Johnny s'en va-t-en Guerre " de Dalton Trumbo, 1971, 1h 50.

Unique film de Dalton Trumbo, « Johnny s’en va-t-en guerre » est en
réalité l’adaptation d’un roman du même auteur. Oeuvre antimilitariste
forte, son impact fut décuplé par les périodes durant lesquelles le livre
et le long métrage sortirent : si le texte fut publié au tout début de la
seconde guerre mondiale, le film fut couronné du Grand Prix du Jury au
Festival de Cannes en 1971, soit en pleine guerre du Vietnam dans laquelle
s’embourbaient les Etats-Unis… Dès lors, l’œuvre de Trumbo fut considérée
très vite et très justement comme une dénonciation universelle de
l’horreur et de l’absurdité de toutes les guerres !

Le plus grand choc, à la vue de « Johnny s’en va-t-en guerre », c’est
l’intensité psychologique qui en émane. Le film nous raconte le calvaire
de Johnny, un jeune homme engagé volontaire durant la première guerre
mondiale, qui reviendra du front littéralement en charpie, puisque pourvu
uniquement d’une tête et d’un tronc, et parfaitement incapable de bouger
ou de communiquer… Son cerveau étant considéré comme mort, les médecins
l’utilisent alors comme cobaye pour « faire évoluer la médecine », comme
ils le prétendent. Sauf que nous, spectateur, allons être témoin à travers
une voix off des pensées intérieures de Johnny, qui vit encore
consciemment malgré son état ! On l’écoutera ainsi évoquer la douleur
physique et la souffrance intérieure qu’il ressent, les souvenirs de sa
vie passée et son désir de mourir désormais…

Le film est un immense électrochoc pour qui voudra bien en faire
l’expérience ! Si le réalisateur évite toute image sensationnelle (il ne
filme à aucun moment du sang ou le corps mutilé, se contentant de nous
montrer les parties encore « vivantes » de Johnny), il se concentre sur le
tourment intérieur du personnage, qui cherche désespérément à communiquer
avec le monde extérieur et auquel seule une infirmière bienveillante
apporte encore un peu d’apaisement et d’humanité… Esthétiquement, le film
sait trouver une forme à la fois sobre et pertinente : l’essentiel
consiste à établir un contraste entre des images en noir et blanc pour
montrer le présent horrible de Johnny mutilé dans une chambre d’hôpital et
des images en couleurs pour l’évocation de souvenirs bienheureux ou de
diverses rêveries du personnage.

Mais outre son antimilitarisme, « Johnny s’en va-t-en guerre » sait aussi
montrer l’essentiel de la vie humaine et ce que recherche tout un chacun :
une vie simple et si possible comblée par l’affection des autres… Les
émois de Johnny l’amène à la terrible conclusion qu’il ne voudrait pas que
sa famille ou sa petite amie le voient ainsi désormais et que la meilleure
chose à faire dans sa situation, c’est d’en finir avec la vie, qui ne vaut
alors plus la peine d’être vécue… En filigrane, on pourrait ainsi presque
lire dans cette œuvre intense et inoubliable une évocation des
interrogations actuelles sur le suicide assisté : la vie vaut-elle
toujours la peine d’être vécue coûte que coûte, ou certaines situations
extrêmes et désespérées mériteraient-elles l’euthanasie ? Malgré son âge,
cette œuvre dure mais nécessaire semble réussir le défi de demeurer dans
une perpétuelle modernité !

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Vendredi 16 Novembre à 20H :

Viendez au Resto Patate, le resto qui file la pêche pour tout l'hiver !!!!

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Dimanche 18 Novembre à partir de 20h :

Ciné Club  : " La Vie est un Miracle " de Emir Kusturica, 2002, 2h 34.

La vie est un miracle est l'oeuvre la plus épuisante de son auteur, la
plus énergique, la plus populaire, la plus incroyable, la plus
réjouissante, la plus réussie, peut-être, avec Le Temps des Gitans.
Kusturica y conte (entre mille autres choses) l'histoire d'amour d'un chef
de gare serbe et d'une infirmière bosniaque musulmane pendant la guerre,
en 1992. Prétexte pour dire que les habits de la nationalité comptent
moins que la chair des hommes et des femmes qui les portent. "Kustu" est
un conteur romantique, un philanthrope angoissé, un passionné bordélique.
Ce film est à son image.

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Vendredi 23 Novembre à partir de 20h :

La Soirée du Doc :
" Le Business de l'Or au Guatemala : Chronique d'un conflit annoncé "  de
Grégory Lassalle, Marcos Pérez, 2012, 54 min.

Ce n'est, me direz-vous, qu'un exemple parmi tant d'autres… Ou plutôt
devrions-nous dire un exemple de plus… Un exemple de plus des conséquences
qu'entraînent immanquablement les politiques néo-libérales qui se mettent
en place aux quatre coins de la planète…
Un exemple de ce que sont prêtes à faire certaines entreprises pour
s'assurer le contrôle des ressources naturelles, sources pour elles de
profits démesurés… Un exemple de leur hypocrisie tout autant que de
l'indifférence coupable des gouvernements qui leur ouvrent grand les
portes de leur pays, feignants de croire à leurs promesses d'emplois et de
progrès…
Un bien triste exemple en somme du combat, que l'on croit toujours perdu
d'avance, entre des entreprises de plus en plus puissantes et avides et
des populations de plus en plus pauvres et acculées… Et c'est d'autant
plus triste que cet exemple-là se passe au Guatemala, pays que l'on aurait
pu croire vacciné contre ces pratiques depuis que les États-Unis y ont
fomenté un coup d'état militaire en 1954, pour protéger les intérêts de la
United Fruit Company, coup d'état qui a valu au pays plus de 40 ans
d'instabilité politique, de coups d'état à répétition, de guérilla et de
répression.

Mais c'est aussi un magnifique exemple du courage de ces populations qui
se battent chaque jour pour garder le peu qu'ils ont et gagner petit à
petit ce qui devrait leur revenir de droit…
Un exemple de l'intelligence de ces communautés qui comprennent très bien
les enjeux qui se jouent sur leurs terres et s'organisent inlassablement
pour les déjouer…
Un exemple de leur ténacité, malgré les pressions, malgré les poursuites,
à défendre leur territoire… Et nous, à Utopia, on pense qu'il est
important de montrer ces exemples, encore et encore, car c'est peut être
leur somme qui nous permettra d'en appréhender la logique intrinsèque, et
de trouver ainsi les moyens de l'enrayer…

Le business de l'or au Guatemala nous montre donc la tension croissante
qui oppose les communautés indigènes de l'est du pays à la transnationale
minière canadienne Goldcorp SA, à travers l'exemple de deux communautés :
celle de San Miguel Ixtahuacan qui héberge une mine Goldcorp, et celle de
Santa Eulalia qui a décidé de résister.
Mais l'intelligence du documentaire de Grégory Lassalle est de ne jamais
se limiter à ce conflit annoncé, de toujours ouvrir son regard pour en
dévoiler les enjeux cachés et en analyser les logiques. Il donne donc la
parole autant aux populations autochtones qu'aux cadres de l'entreprise
canadienne, mène son enquête jusqu'à la capitale pour comprendre le rôle
du gouvernement, et balade sa caméra à Vancouver, à Genève, au Honduras,
multipliant ainsi les pistes de réflexion.

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Dimanche 25 Novembre à partir de 20h :

Ciné Club  : " Black Dynamite " de Scott Sanders, 2009, 1h 30.

Hommage savoureux à la blaxploitation des années 70, Black Dynamite est
une comédie succulente qui en fait des tonnes, exagère à 200% chaque
situation avec des dialogues à l’humour pince-sans-rire dévastateurs
d’efficacités, des cascades volontairement ratées et une mise en scène
kitch.
Des comiques de situations réussis qui ne sont pas sans rappeler certains
films comme The Big Lebowski pour le côté psychédélique omniprésent. A
cela s’ajoute un traitement de l’image particulier qui nous renvoi
directement dans les années 70 avec ce côté brut et authentique.
Au final, un film hilarant, kitch à outrance, assumé à 1000%, Black
Dynamite est un nanar hors compétition de luxe au charme vénéneux opérant
dès les toutes premières secondes.


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L'Atelier des Canulars
91 rue Montesquieu
Lyon 7ème
Métro : Saxe-Gambetta

L'Atelier des Canulars est une association dont l'adhésion
est à Prix Libre, et puis toutes les soirées aussi ...

A bientôt!

http://latelierdescanulars.over-blog.com/




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